Abrégés


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Article title: Travail à l’intersection – une histoire australienne
Author: Ken Davis
Issue:

Volume 14, numéros 1&2 - février 2004


Créée par des infirmiers dans l’hôpital d’un camp de réfugiés palestiniens de Beyrouth, et inspiré par Norwegian People’s Aid, l’agence internationale d’aide des syndicats australiens a été conçue pour conférer une base matérielle véritable à la solidarité avec les luttes de libération nationale. En jetant un pont sur la division difficile qui existe dans le mouvement syndicaliste australien entre la droite catholique et les gauches socio-démocratique et pro-Moscou, Australian People for Health, Education and Development Abroad (à présent Union Aid Abroad, ou APHEDA) a pu canaliser des fonds provenant de syndicats et du gouvernement australien vers des projets dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de la formation professionnelle en Afrique australe, en Érythrée, en Palestine, au Viêt-nam, au Cambodge et à Kanaky. À la différence de la plupart de ses organisations homologues en Europe et aux États-Unis, ses tout premiers partenaires étaient rarement des syndicats. Durant les dix dernières années, elle a commencé à mettre l’accent sur la collaboration avec les syndicats : sur l’égalité entre les sexes, l’alphabétisation, les coopératives, le VIH et la santé environnementale et au travail. Ce n’est que récemment qu’APHEDA a apporté un soutien direct à la formation relative aux syndicats au Cambodge, au Timor-Oriental et en Indonésie, cédant à la pression des syndicats australiens, lesquels considèrent les droits des travailleurs dans les pays voisins comme cruciaux pour leur propre sort. Or, les syndicats des pays capitalistes avancés ne comprennent pas spontanément les besoins humanitaires et de développement des pays, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans lesquels les salariés constituent une petite minorité de la population. La syndicalisation n’est qu’une petite partie de la solution. Le Congrès de Durban d’avril 2000 de l’ICFTU a lancé un appel aux syndicats pour qu’ils “organisent les non-organisés”, comme les travailleurs du secteur informel, et pour qu’ils bâtissent des alliances avec les ONG et la société civile autour des valeurs communes. Comme ONG syndicale, APHEDA se situe au milieu d’une intersection qui est une véritable gageure. Investie du mandat d’éduquer les travailleurs australiens sur les questions ayant trait à la globalisation, APHEDA se retrouve souvent dans une position plus partisane que les autres ONG internationales de développement en Australie, parfois plus circonspectes. Compte tenu des gouvernements nationaux réactionnaires au pouvoir depuis le milieu des années 90, des attaques lancées sur les droits des ouvriers et de la part croissante du budget d’aide australien qui est canalisée vers des sociétés très rentables ou simplement versée à ces sociétés, APHEDA se voit obligée à prendre des décisions sur son indépendance, ses alliances, sa direction et sa durabilité.


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