Le coup d’État de mai 2000 à Fidji a provoqué une fuite de capitaux de l’industrie de fabrication de vêtements du pays. Lorsque les ouvriers commencèrent à perdre leurs emplois, l’axe central de l’attention changea : on cessa de chercher à améliorer les salaires et les conditions pour tenter de maintenir les emplois dans les usines de vêtements du pays. Quelle contribution les chercheurs féministes peuvent-elles apporter dans un climat de grande mobilité des capitaux qui empêche les ouvriers de s’organiser en vue de l’obtention d’un salaire permettant de vivre ? Cet article applique l’idée d’Amartya Sen de “positions de repli” pour les femmes par rapport à leurs maris à une étude du “mariage” des femmes au capital. Une étude de la vie des ouvrières des usines de vêtements en dehors du lieu de travail révèle la possibilité d’améliorer le pouvoir de négociation des femmes par rapport à leurs employeurs – en augmentant les biens individuels et collectifs des femmes, leur accès au soutien de l’État et d’ONG, à d’autres moyens d’obtention de revenus et à des systèmes de soutien social auxquels faire appel pour obtenir une assistance. |