La vie de certaines personnes est-elle plus précieuse? Politiser la sécurité dans le cadre des recherches menées dans les pays en développement
Cet article développe le lien « sécurité-émotion-pouvoir » et met en relief le rôle de l’émotion dans les recherches en politisant les rapports de pouvoir inégaux entre les chercheurs et les membres du personnel d’ONG lors de la définition du danger et de la négociation de la sécurité dans leurs travaux de terrain. L’auteur, en se basant sur ses expériences dans le cadre des recherches qu’elle a menées au Bangladesh et au Ghana, soutient que les recherches concernant des sujets chargés d’émotion peuvent causer stress et douleur parmi les membres du personnel d’ONG et leurs familles respectives. Le « droit à la sécurité » des membres du personnel d’ONG est souvent compromis par le « droit à savoir » des chercheurs. Les normes relatives à l’évitement du conflit empêchent par ailleurs les membres du personnel d’ONG de négocier dans des conditions de sécurité. Pour traiter de ces questions, cet article suggère trois principes d’« émotionalisation » de la sécurité dans l’éthique des recherches.