Diversité du maïs, pauvreté et accès aux marchés : enseignements du Mexique

La diversité génétique des cultures et la pauvreté sont liées : en premier lieu, les paysans pauvres en ressources maintiennent souvent la diversité génétique et, en deuxième lieu, la diversité des cultures, lorsqu’elle est évaluée correctement par le marché, a le potentiel d’atténuer la pauvreté. Cet article examine cette supposition sur la base de trois études de cas de l’intersection entre le marché d’un côté et la pauvreté et la diversité du maïs de l’autre au Mexique. Ces cas suggèrent que le marché de gros du maïs ne donne guère de place aux cultivars traditionnels de maïs (variétés locales de maïs connues sous le nom de maïs « criollo »), dans la mesure où il ne récompense pas la variation qualitative du grain de maïs, mais présente plutôt des moyens d’encouragement qui font de la plantation de germoplasme de maïs « amélioré » le choix économique rationnel pour les petits agriculteurs. Parallèlement, les tentatives en vue d’ajouter de la valeur aux variétés de maïs locales par le biais de la différenciation sur le marché ont remporté un succès variable. Bien que les marchés différenciés aient le potentiel de contribuer à des modèles commerciaux rentables et à l’atténuation de la pauvreté, ces cas mettent en évidence les concessions qui ont lieu entre l’uniformité des produits, l’investissement de main-d’œuvre et de ressources et la conservation de la diversité génétique.