Mise en question des relations: une coalition ouvriers-ONG pour s'opposer aux accords de libre échange nord-américain (ALENA) et entre le Canada et les États-Unis

En 1987-1988, un débat national a éclaté au Canada sur l'opportunité de s'engager dans un accord de libre échange avec les États-Unis et son effet potentiel sur la culture, la société et la souveraineté nationale du Canada - ainsi que sur son économie. Une coalition nationale de syndicats et de groupes de la société civile est née pour s'opposer à un accord de ce type avec les États-Unis, et son extension ultérieure au Mexique sous la forme de l'Accord de libre échange nord-américain (ALENA). Cette coalition a été saluée comme une alliance révolutionnaire entre les syndicats et la société civile, ainsi que comme une nouvelle mise en question des politiques économiques néolibérales du gouvernement d'alors émanant de la base populaire. Cette expérience a entraîné un modèle à long terme de collaboration entre les syndicats et les ONG au Canada, mais cette coalition s'est également heurtée à des difficultés au moment de concilier les différents buts et approches des participants, difficultés abordées de façon plus ou moins fructueuse. Cet article traite de la coalition par rapport aux attitudes et pratiques sur les questions d'équité entre les sexes ; aux questions de représentation et de reddition de comptes ; aux différentes approches concernant l'organisation, la hiérarchie, le leadership et la prise de décisions ; aux conflits relatifs aux ressources ; aux manières de voir les défis et les mouvements sociaux en se basant sur la classe par opposition aux nouvelles manières de voir ces aspects ; et aux opinions au sein du mouvement syndicaliste canadien sur les travaux menés dans le cadre de coalitions avec les groupes de la société civile.
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