Participation : l’ascension d’un mot à la mode dans l’ère néolibérale

La participation avait été conçue au départ comme élément d’une approche contre-hégémonique de la transformation sociale radicale et, de ce fait, elle représentait un défi au statu quo. Paradoxalement, tout au long des années 80 et 90, la 'participation' a acquis une légitimité au sein du monde institutionnel du développement jusqu’à devenir un mot à la mode (un buzzword). Les manipulations précises requises pour convertir une proposition radicale en quelque chose qui pouvait servir les intérêts de l’ordre mondial néolibéral ont abouti à la décapitation politique de la participation. Réduite à une série de paquets et techniques méthodologiques, la participation allait lentement perdre sa signification philosophique et idéologique. Pour faire en sorte que l’approche et la méthodologie aident le processus contre-hégémonique de résistance et de transformation au niveau de la base populaire, ces significations ont désespérément besoin d’être récupérées. Pour ce faire, il faut que la participation soit reformulée au sein de processus plus larges de lutte sociale et politique afin de faciliter la récupération de la transformation sociale dans le monde du capitalisme du 21ème siècle.