La violence dans le développement : la logique des déplacements forcés sur la côte Pacifique de la Colombie

Un texte de loi progressiste de 1993 garantissait des droits fonciers collectifs aux communautés noires colombiennes vivant dans les zones rurales de la région côtière du Pacifique. Cette mesure visait en partie à soutenir des stratégies de développement durable dans la région en octroyant des pouvoirs territoriaux aux communautés locales. Or, 14 ans plus tard, l’intensification du conflit intérieur du pays vers la région du Pacifique a créé un degré sans précédent de déplacement forcé parmi les communautés rurales noires. La côte Pacifique de la Colombie, jadis considérée comme un “havre de paix”, se caractérise à présent par de nouveaux espaces de violence et de terreur, imposés par des troupes de guérilleros et des groupes paramilitaires en conflit, ainsi que par les forces armées. Cet article examine la nature de la violence impulsée depuis l’extérieur dans cette région et montre comment certains intérêts économiques précis, en particulier le secteur du palmier africain, s’associent avec des groupes illégaux qui sont habitués à répandre la peur et la terreur parmi les populations locales afin de les obliger à se plier aux exigences de ces acteurs économiques. pp752-764
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