Pas de “retour à l’État” : dépendance et développementalisme contre néolibéralisme

Dans cette ère naissante “post-Consensus de Washington”, le néolibéralisme est en quête d’autres options possibles qui remettent l’accent sur l’État. Or ni la dependencia latino-américaine ni le développementalisme de l’Asie de l’est – deux modèles de développement concrètement mis en œuvre “sur le terrain” – ne partagent les suppositions fondamentales de l’État rationaliste libéral. En premier lieu, il continue d’exister un clivage ontologique considérable concernant la finalité de l’État. Les développementalistes et les dépendantistes préconisent une action profonde et dynamique de la part de l’État au lieu du rôle non interventionniste libéral de l’État “gardien de nuit”. En deuxième lieu, la théorie du développement a évolué dans un cadre libéral moderne caractérisé par la science, la démocratie, les intérêts de la politique étrangère des États-Unis et, de plus en plus, par un engagement à atténuer la pauvreté. La dépendance et le développementalisme rejettent ces références néolibérales dans l’intérêt de la consolidation et de l’autonomie de l’État. La persistance des manières dépendantiste et développementaliste d’appréhender l’État exclut un retour vers l’État post-néolibéral et uniforme de la théorie du développement. pp319-332
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